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« Le bâtiment virtuel du futur : comment concrétiser la création de nouveaux bâtiments modernes et adaptés au bien-être animal »

L’article suivant fait état des résultats d’un projet d’étude mené en Allemagne durant plus de deux ans et intitulé « Virtueller Stall der Zukunft » soit « le bâtiment d’élevage virtuel du futur ».

Ce projet a réuni autour de la table des chercheurs, des éleveurs, des économistes mais également des citoyens mis à contribution pour échanger et développer ensemble ces nouveaux concepts de bâtiments basés sur l’idée fondamentale du respect du bien-être animal et des attentes des consommateurs vis-à-vis de l’élevage porcin.

Les résultats de cette étude ont été présentés le 27 mai dernier à  Berlin au ministère de l’alimentation et de l’agriculture. En plus du ministère, de nombreuses universités allemandes étaient partenaires de ce projet.

Durant toute la durée des discussions, des dessinateurs étaient présents pour immortaliser en temps réel les débats et échanges d’idées entre les participants. Ces esquisses illustrent cet article.

Flaneur.de 2019 / Windisch / Dollbaum

A quoi ressemble le bâtiment du futur ?

Voilà ce que devra offrir le bâtiment d’élevage du futur :

– Plus d’espace et de liberté de mouvement pour les truies, les porcelets et les porcs à l’engraissement

– Des espaces fonctionnels et séparés

– Un accès au climat extérieur pour tous les animaux à partir de 30 kg (soit à un âge situé entre 10 et 12 semaines)

– Un accès illimité à du fourrage, de la litière sur paille ou d’autres matériaux manipulables d’origine organique

– Possibilité de se doucher et de fouisser pour les porcs à l’engraissement

– Le bois est le matériau de construction qui est privilégié, car il jouit de l’image d’une production durable qui s’intègre de manière esthétique dans le paysage.

Image 1 – traduction : Plus de place.

Image 2 – traduction : Des espaces fonctionnels séparés : dormir / jouer / manger / zone « sale ».

Image 3 – traduction : Zone de souille et de fouissage.

Prochainement, les éleveurs allemands auront accès sur le site de l’Université de Göttingen à toutes sortes d’esquisses de bâtiments selon le stade de production, parmi lesquelles plusieurs propositions de bâtiments avec courettes extérieures pour l’engraissement.

Chaque éleveur pourra choisir le concept approprié à son élevage, estimer les coûts associés dans un calculateur Excel et planifier selon cette estimation la conversion de son bâtiment vers un bâtiment d’élevage du futur.

 

 

Quelle: Flaneur.de 2019 / Windisch

1. Traduction – Wartebereich Aussenklimabucht: Zone d’attente extérieure

2. Traduction – Abferkel Bewegungsbucht: Case de mise-bas en liberté

3. Traduction – Mast Aussenbreich Klimabucht: Espace extérieur pour l’engraissement

 

Des frais supplémentaires de plus de 30 euros par porc à l’engraissement

Toutefois les questions du financement et de l’approbation de ces nouveaux concepts de bâtiments n’ont pas trouvé de réponses dans le cadre de ce projet, en raison notamment de la très grande diversité des types d’élevages, de la variabilité des prix du marché du porc et de l’incertitude sur le montant de la subvention de la part de l’état.

Dans le cadre d’un élevage de type naisseur-engraisseur, un surcoût de plus de 30 euros par porc produit serait à prévoir.

La ministre de l’Agriculture allemande, Julia Klöckner, a fait l’éloge de ces nouveaux concepts de bâtiments. Selon elle,  pour que l’élevage allemand reste prospère, il faut qu’il obtienne une large acceptation de la société et qu’il soit également viable au niveau économique.

Cependant, l’éleveur ne peut supporter seul les coûts supplémentaires d’une telle infrastructure. Selon la ministre : « Les consommateurs doivent être prêts à payer en caisse pour les attentes qu’ils ont ». Elle a également promis un financement de la part de l’État.

 

Plus de capteurs dans les bâtiments du futur

Le projet a également permis de dégager certaines perspectives d’avenir dans le suivi digitalisé de l’élevage, comme par exemple l’utilisation de capteurs d’enregistrement du début de mise-bas afin de réduire au maximum le temps durant lequel la truie est bloquée en maternité.

 

En conclusion

Si pour le moment cette étude n’a pas permis d’application concrète, elle a pour mérite d’avoir pu réunir autour d’une même table des intervenants aux avis parfois opposés, afin de travailler ensemble au tournant que devra certainement prendre la production porcine pour continuer de répondre aux exigences de demain. Elle nous montre aussi que ces débats ne s’arrêtent pas à nos frontières mais sont également au cœur des préoccupations des autres pays européens.