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European Symposium on Porcine Health and Management – ESPHM

Cette 11ème édition se tenait à Utrecht, près d’Amsterdam. Elle a réuni 1400 participants de toutes nationalités, principalement européennes.

Au total, 9 sessions de conférences se sont déroulées sur ces 2 journées dans un auditorium accueillant habituellement des événements culturels (musique, cinéma,…). Différents thèmes d’actualité porcine ont été abordés : la gestion de la peste porcine africaine en Belgique, l’éradication du mycoplasme dans un pays à faible prévalence, la gestion de la salmonelle et du risque zoonotique pour le consommateur, …

Près de 400 posters étaient également affichés : ils correspondent à de plus courtes communications que les présentations orales, mais n’en sont pas moins intéressants, notamment concernant l’évaluation de la prise colostrale, ou des choses plus visuelles sur les bonnes pratiques d’injection, où l’on pouvait voir des coupes de cou de cochettes et différentes longueurs d’aiguilles et angles d’injection (optimum 90 ° par rapport à l’animal avec des aiguilles de 40 ou 50 mm de long).

J’ai choisi de faire un focus sur la prise colostrale, étant donné qu’il y avait à la fois deux présentations orales et un poster sur le sujet, que ce sont des équipes françaises (IDT Biologika, BIOEPAR, INRA, Oniris et Université Bretagne Loire) qui ont mené le projet, que c’est une préoccupation pour tous ceux qui ont une unité de naissage et qu’il y a une demande sociétale pour réduire les pertes sous la mère.

 

  • Développement d’un protocole terrain d’évaluation de la prise colostrale : réalisation de pesées à la naissance (dans les 2-3 heures) et 24 h plus tard, et de mesures de longueur du cordon ombilical. Le but était d’évaluer la quantité de colostrum bue.

Des prises de sang ont également été réalisées sur les porcelets pour mesurer le taux d’Immunoglobulines G afin d’évaluer la qualité (en partie) du colostrum bu.

 

  • Facteurs de variation de la prise colostrale dans 10 élevages de production : mise en place d’un protocole de pesées des porcelets à la naissance et 24 h plus tard. Résultats dans ces 10 exploitations : plus le poids de naissance est important et plus le porcelet a bu de colostrum. Il n’y a pas de lien entre la prise de colostrum et le rang de naissance ni la taille de la portée (jusque 16 NT). Par contre, plus les porcelets prennent du poids sur les 24 premières heures et plus leur taux de survie est élevé. Enfin, des prises de sang pour mesurer les niveaux d’immunoglobulines G (IgG) ont montré que 10 % des porcelets avaient un taux d’anticorps trop faible, et que cela était corrélé avec un faible poids, un nombre de NT important et dépendait également des pratiques d’assistance à la MB.

 

  • Evaluation de la transmission colostrale sur des porcelets de 3 semaines en se servant des anticorps dirigés contre la grippe : 2 types d’immunité :
    • Immunité globale qui concerne le passé de la truie avec plus ou moins d’intérêt selon ce que la truie a rencontré, par exemple des anticorps contre certains nutriments, ou même de la peinture…
    • immunité spécifique qui nous intéresse puisque dirigée contre les pathogènes de l’élevage.

Protocole : 10 prises de sang à 3 semaines  de vie dans le but d’évaluer la prise colostrale et l’aptitude à résister à l’environnement de sevrage. Qu’il y ait de la grippe ou non, la décroissance des anticorps maternels se fait de la même façon. La différence tient dans la quantité de départ, qui permet de résister ou non au virus. 18 % des porcelets n’ont pas d’anticorps détectables au sevrage. Au contraire certains ont des titres très élevés. On constate donc une forte hétérogénéité entre élevages et au sein même des élevages. C’est ce que montre le graphe ci-après.

Si l’on regarde élevage par élevage : au sevrage, l’élevage A a ¾ de ses porcelets à 0. Les colostrums correspondants sont peu riches mais positifs. C’est un élevage dans lequel il y a beaucoup d’adoptions assez précoces (85 % la première journée). Les porcelets sont également plus légers.

D’autres investigations sont en cours car il y a une hétérogénéité dans les élevages et entre élevages.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il y a encore beaucoup d’inconnues dans l’immunité et son transfert aux porcelets. D’autres analyses sur cette même étude sont en cours et font l’objet de plusieurs thèses vétérinaires dont celle de Benoit Launay soutenue en 2018.