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L’homéopathie, pour les cochons aussi !

L’utilisation de l’homéopathie a longtemps été vue comme une forme de thérapie s’appliquant principalement à une médecine individuelle, employée en médecine humaine ou éventuellement pour nos animaux de compagnie. Mais depuis de nombreuses années et notamment de l’autre côté de nos frontières en Allemagne, la médecine homéopathique a connu un essor dans les élevages en obtenant des résultats très satisfaisants dans la médecine de groupe.

Elle a ainsi toute sa place dans nos élevages porcins !

Tous les types d’élevage peuvent être concernés par cette médecine : que ce soit pour des raisons de conviction, de contraintes de production, mais également pour faire face au développement des résistances, aux échecs thérapeutiques, à la réduction des antibiotiques,…

Ces enjeux poussent les éleveurs et leurs vétérinaires à penser les choses autrement !

Aux origines de cette médecine

A la fin du 18ème siècle, Samuel Hahnemann, jeune médecin allemand érudit, lit et traduit beaucoup d’ouvrages médicaux de l’antiquité, du moyen-âge et des récentes découvertes de l’Amérique. Il cherche une autre méthode que ce qui est pratiqué à l’époque pour « soigner » n’importe quelle maladie : la saignée, la purge, le lavement,…

Lors de l’une de ses lectures, il s’intéresse au quinquina rouge (China Rubra) découvert en Amérique : il constate alors qu’un sujet en bonne santé à qui l’on administre du quinquina développe de la fièvre et qu’à l’inverse un sujet malade avec de la fièvre tropicale guérit suite à l’administration de quinquina.

Hahnemann fait alors de nombreuses expérimentations, avec de nombreux poisons d’abord puis des substances plus ordinaires; sur lui-même et les personnes de son entourage en bonne santé puis il note tous les symptômes qui apparaissent.

Il intéresse de nombreux médecins dans toute l’Europe par ses publications et ses succès thérapeutiques : notamment suite au succès du traitement par homéopathie de l’épidémie de choléra dans l’Europe centrale en 1831.

           

Le fondement de l’homéopathie repose sur les recherches de Samuel Hahnemann et ses découvertes sur le quinquina.

 

Les 3 grands principes de l’homéopathie

  1. Le principe de similitude

« Toute substance capable d’induire à dose pondérale des symptômes pathologiques chez l’individu sain est susceptible, à dose très faible spécialement préparée, de faire disparaître des symptômes semblables chez un patient qui les présente. »

2. Le principe d’infinitésimalité

« L’effet thérapeutique d’une dose homéopathique augmente avec sa dilution. »

3. Le principe d’individualité

« Chaque individu malade manifeste des symptômes caractéristiques de la maladie et chacun des symptômes est assorti de modalités personnelles. »

Ces 3 grands principes vont permettre au vétérinaire lors de la visite et de la discussion avec l’éleveur d’identifier les symptômes à traiter, assortis de leurs modalités personnelles (qu’est-ce qui améliore ou dégrade la situation ?) et de choisir la bonne dilution pour avoir l’effet recherché.

 

Les origines des souches homéopathiques

Contrairement à certaines idées reçues, l’homéopathie n’est pas de la phytothérapie et n’est par conséquent pas constituée qu’à base de plantes. Les souches peuvent être en effet d’origine végétale, d’origine animale ou organique, et même d’origine minérale ou chimique !

Comment s’envisage un traitement homéopathique ?

Votre vétérinaire cherchera les médicaments les plus adaptés au traitement de vos animaux. Il peut s’agir de médicaments symptomatiques « aigus », associés si besoin à des médicaments de « fond », pour traiter le terrain chronique.

 

Notions de dose

 

 

 

Bien que la taille et le poids de nos animaux domestiques puissent extrêmement varier, la posologie des remèdes est quasi identique à celle utilisée en médecine humaine, car le remède n’agirait pas à un niveau moléculaire, mais il véhiculerait une information.

La sensibilité et la capacité d’une cible à réagir à l’information ainsi que la dilution et la fréquence d’administration sont beaucoup plus importantes que la quantité de remède donnée par prise.

 

Rythme des prises, durée de traitement et voie d’administration

Le rythme des prises dépend de l’état du malade et de la maladie à traiter.

La durée d’administration varie en fonction de l’ancienneté de l’apparition des premiers symptômes : en général de 2-3 jours jusqu’à 8-10 jours de traitement. Des traitements plus longs peuvent être envisagés en cas de maladies chroniques.

La voie d’administration classique est la voie orale, soit directement dans la gueule, via la soupe (dans la machine à soupe ou à l’auge) ou via l’eau d’abreuvement avec l’utilisation d’une pompe doseuse.

D’autres voies d’administration sont envisageables tant qu’elles garantissent un contact entre le médicament et les muqueuses (par exemple la voie intra-vulvaire).

 

Exemples de médicaments à associer dans le cas d’une diarrhée au sevrage causée par E.coli

Diarrhée semi-liquide à liquide, jaune à grise, dépérissement des porcelets avec la ligne du dos apparente et des yeux enfoncés (signe de déshydratation). Affaiblissement  et apathie des porcelets les plus atteints.

Gelsemium Sempervirens
(Jasmin de Caroline)
Médicament de la peur, du stress, de l’hyperémotivité en lien avec le sevrage.
China rubra
(Quinquina rouge)


Médicament des pertes liquidiennes importantes, caractérisées par une fatigue extrême.
Lycopodium clavatum
(Lycopode)
Médicament des changements métaboliques comme le sevrage des porcelets, des troubles du comportement alimentaire.
Nux vomica
(Noix vomique)
Médicament du « trop » : trop manger, trop de lumière, trop de bruit, vitesse d’air trop importante, trop de douleur…
Colibacillinum
(E. coli)
Biothérapique à utiliser dans les pathologies associées à E. coli.

Afin de vous permettre d’accéder à un panel thérapeutique toujours plus large, votre cabinet vétérinaire EPIDALIS a décidé d’investir dans cette voie médicale en permettant à l’un de ses vétérinaires de se former en 2 ans à la thérapeutique homéopathique et de préparer un Diplôme Inter-Universitaire reconnu par l’Ordre des Vétérinaires.

Si vous souhaitez échanger autour de cette médecine ou envisagez une mise en place de traitement homéopathique dans votre élevage sur une ou plusieurs pathologies (sur truies, porcelets ou charcutiers), n’hésitez pas à contacter votre vétérinaire.